Category: Réalisateurs


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Bertrand Tavernier

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Bertrand Tavernier

Bertrand Tavernier

Réalisateur, Scénariste, Adaptateur, Dialoguiste, Producteur délégué, Producteur exécutif, Producteur, Directeur de production, Assistant-réalisateur, Conseiller technique, Interprète, Collaborateur scénaristique, Compositeur de la musique

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25 Avril 1941 à Lyon, Rhône, France.

BERTRAND TAVERNIER est né au milieu de la seconde guerre mondiale, à Lyon, le 19 mai 1941. Ses parents et lui quitteront la ville lorsqu’il aura 5 ans, mais il reviendra souvent car ses deux grands-mères y habitaient. Lyon représente quelque chose d’important pour lui, non seulement parce que c’est son lieu de naissance mais aussi parce qu’il se sent parfaitement à l’aise dans cette ville mystérieuse, pleine de secrets, qu’il qualifie lui-même de « simenonienne »… Elle sera d’ailleurs le théâtre de certains de ses films, notamment son premier long métrage, « L’Horloger de Saint-Paul », dans lequel il s’efforcera de détruire certains des clichés que l’on attribue à Lyon.

Ce qui le rattache à cette ville, ce sont aussi de nombreux souvenirs… Ses toutes premières impressions sous le bruit des bombes, la lueur des fusées éclairantes, l’entrée dans la ville des troupes américaines. C’est aussi sa maison natale où son père, qui à l’époque dirigeait la revue Confluences, avait abrité Louis Aragon et Elsa Triolet pendant la guerre…

Bertrand Tavernier est issu d’une famille plutôt artiste. Son père fut directeur d’une revue littéraire, sa grand-mère pianiste et traductrice (elle fut d’ailleurs récompensée par le prix Alperine Kamensky). Lui-même, curieux dès son plus jeune âge, apprend à lire grâce aux poèmes de Victor Hugo. Hugo est d’ailleurs un auteur qui le marquera beaucoup, notamment parce que ses profs le lui interdisaient… Puis viendront aussi Balzac, Zola, Dumas avec lesquels il aura envie d’explorer l’Histoire.

Et le collège ? Tavernier dit vouloir tirer un trait sur cette période de sa vie car elle est trop liée à des sentiments d’humiliation, au sadisme des profs de gym. Événements dont il dit se venger dans « Coup de Torchon ». À cette même époque trouble, un de ses très bons amis meurt de leucémie très jeune.

Famille
Il est le père du comédien Nils Tavernier. Sa fille Tiffany Tavernier l’épouse de l’écrivain Dominique Sampiero

Formation
Arrête rapidement ses études de droit pour s’engager dans le cinéma, sa passion. Il crée un ciné-club  » Nickel-odeon « Ils s’y intéressent en premier lieu au cinéma américain et leurs présidents d’honneur sont King Vidor et Delmer Daves. Pour la première séance ils présentent « Tous en scène » et ont la surprise de voir Minnelli en personne se présenter… Ils se mettent ensuite à fouiller les caves des compagnies pour y dénicher des films mis au rebut, rachètant parfois des copies pour les sauver de la destruction.. Bertrand Tavernier est Président de l’Institut Lumière de Lyon, vice-président de l’Association Premier Siècle et membre de l’ARP.

1963 Il réalise sont premier court métrage  » les baisers  » et  » la chance et l’amour  » Grâce à sa place comme attaché de presse de George de Beauregard producteur de « Léon Morin prêtre » . il s’implique de plus en plus dans la critique et, fait rare, il écrit dans les deux revues soeurs ennemies de l’époque : Les Cahiers du Cinéma et Positif… Son travail d’attaché de presse lui permet bientôt de rencontrer quelques-uns de ses maîtres, dont Raoul Walsh, Joseph Losey, John Huston, John Ford (il passera une semaine avec John Ford). Tous ces entretiens ont été compilés en 1993 dans son livre « Amis Américains ». Mais notons que si l’essentiel du travail de Tavernier s’est effectué à l’époque sur le cinéma américain il s’est aussi beaucoup intéressé aux films soviétiques, italiens, français, ainsi qu’aux cinéastes du tiers-monde. Ensuite il se distingue en écrivant des scénarios pour les cinéastes. Avec son premier film  » L’Horloger de Saint-Paul ( 1974 ) , il s’affirme d’emblée comme un réalisateur de talent, inspirée par l’efficacité du cinéma américain. et la démarche modeste du personnage principal (Philippe Noiret) « choque » beaucoup de spectateurs outrés par cette attitude du personnage dans un contexte de meurtre… Tavernier et Noiret reçoivent alors plusieurs coups de téléphone anonymes qui les injurient. Mais avec ce film Tavernier affirme sa colère contre un certain confort, contre la veulerie de certains Français, contre l’autosatisfaction. Il y affiche également une observation minutieuse des éléments sociaux, en élaborant une manière de situer les arrière-plans, les métiers des gens, leur vie de famille…

Pour la petite histoire, notons que le film n’aurait jamais pu se monter sans Philippe Noiret qui, après avoir lu 20 pages du script, fit entièrement confiance à Tavernier et l’aida à tenir tête lorsque les producteurs renoncèrent et que le projet sembla s’écrouler. La pré-production du film fut assez pénible et, après l’abandon d’un producteur, Tavernier se vit obligé, pendant un an, d’aller frapper aux portes, de contacter des gens avec qui il avait travaillé lorsqu’il était attaché de presse et qui soudainement ne répondirent plus… C’est une période où il se fit donc claquer la porte au nez et humilié, jusqu’à sa rencontre avec Raymond Danon, un producteur plus habile en affaires qu’en psychologie mais qui crut au sujet de « L’Horloger de Saint-Paul » et qui donna ainsi sa chance à Tavernier…
Et puis Tavernier ne se contente pas de faire que des films, il s’implique dans beaucoup d’autres choses… D’abord, parmi ses bouquins, il faut retenir « 50 ans de cinéma Américain », aujourd’hui véritable référence critique, ainsi que le passionnant « Amis Américains », un recueil d’entretiens avec plusieurs cinéastes lorsque Tavernier était attaché de presse. Il préside aussi l’Institut Lumière à Lyon (créé en 1982) et se sert de cette plate-forme pour, entre autres, faire traduire et éditer des mémoires de grands cinéastes comme Michael Powell ou de critiques comme le recueil des écrits de Roger Tailleur. Pour en savoir un peu plus sur l’Institut Lumière, vous pouvez aller sur le site de Cinévision, et spécifiquement à partir de leur page sur l’Institut.

Côté production, il a financé une série de films documentaires sur les mines anti-personnel et aussi quelques films comme « Cosi come sei » en 1978 ou « Fred » en 1997. Il a aussi co-réalisé « Contre l’Oubli » avec de nombreux autres réalisateurs français… Notons aussi qu’il témoigne dans le documentaire « François Truffaut : Portraits volés ». Tavernier a fait bien d’autres choses et vous aurez plus de détails sur ses implications, sa vie et ses films en vous procurant sa biographie écrite par Jean-Luc Douin et parue en 1998 aux éditions Ramsay. Cette biographie inclut notamment un long entretien d’environ 135 pages, et un carnet de notes de Tavernier, qui sont dignes d’intérêt.

filmographie:
Acteur

Claude Sautet ou la magie invisible (2004), de N.T. Binh
Quand le chat sourit (TV) (1997), de Sabine Azéma
L’Univers de Jacques Demy (1995), de Agnès Varda
The Making of an Englishman (TV) (1995), de Kevin Macdonald
Les Demoiselles ont eu 25 ans (1992), de Agnès Varda
François Truffaut : portraits volés (1992), de Michel Pascal

Gershwin (1992), de Alain Resnais

Réalisateur

La Princesse de Montpensier (Prochainement)
Dans la brume électrique (2009)

Holy Lola (2004)
Laissez-passer (2002)
Histoires de vies brisées : les double peine de Lyon (2001)
Ca commence aujourd’hui (1999)
De l’autre cote du periph’ (1998)
Capitaine Conan (1996)
L’Appât (1995)
La Fille de d’Artagnan (1994)- 7/104,5/10
L.627 (1992)
La Guerre sans nom (1992)
Contre l’oubli (1991)
Daddy Nostalgie (1990)
La Vie et rien d’autre (1989)
Lyon, le regard interieur (1988)
La Passion Béatrice (1987)
Autour de minuit (1985)
Un dimanche à la campagne (1983)
Mississippi Blues (1983)
Philippe Soupault (1982)
Philippe soupault et le surréalisme (1982)
Coup de torchon (1981)
Une semaine de vacances (1980)
La Mort en direct (1980)
Des enfants gâtés (1977)
Le Juge et l’Assassin (1976)
Que la fête commence (1975)
L’Horloger de Saint-Paul (1974)

Noiret sur Tavernier:

J’ai rencontré Bertrand Tavernier pour la première fois lorsqu’il était l’attaché de presse de La Guerre de Murphy. Journaliste de cinéma , il s’occupait également de promouvoir certains films étrangers un peu à part. Bertrand connaissait très bien le cinéma , notamment celui de l’Amérique et de la France d’avant guerre. Il en parlait magnifiquement ; cela me rassurait, et en même temps cela m’inquiétait. Il avait une culture encyclopédique très précise. Il pouvait citer chaque plan d’un film, décrire le style des metteurs en scène les plus confidentiels.
Chez Tavernier , j’ai tout de suite aimé cette capacité à relever l’héritage des grands des générations d’autrefois , tout en faisant un cinéma de son époque. ( Mémoire cavalière, Noiret)